Nuit mystique
Francis Herrero
Nuit mystique
Gaufré par le roulis d’une langue vermeille,
Un étoc chevillé sur son lit de cristaux
Guide l’essor fiévreux des courants abyssaux,
Blackboulant vers tribord mon espoir en bouteille
Sous un rideau de plomb le bel âtre sommeille
Capé d’une voilure icarienne en lambeaux ;
Il digère le ciel de froufrous verticaux,
A l’heure où l’océan se pulpe bleu groseille
Le point du jour fragile au camaïeu saignant
Livre son trémolo poursuivi par le vent ;
A l’unisson rejoint la Terre et l’Empyrée
Juste un œil suspendu dans le brouillard aqueux
D’un distrait voile enroule au ventre capiteux
Mon épave insécable à la porte étoilée.
Ce poème, né au cours d’un séjour chez les puristes, est comme tant d’autres que je trouve aujourd’hui fades et hermétiques à la relecture, appréciant à l’époque pourtant ce travail sous contraintes.
Peut-être s’agissait-il d’apprendre en copiant comme font les enfants, pour trouver ensuite au-delà des fondations convenues, un style plus personnel ; une sorte de quête poétique, pour atteindre sa propre musique intérieure ?
BA-2009