Randothérapie
Sur la bande d’arrêt d’urgence, j’aperçois enfin le jour X tout ex-cité! Son poil se hérisse, mon œil devient furibard, je verrouille pour la énième fois la porte du claque à bourdon, un pur bonheur ! Je salive sur le douzième coup de minuit comme un gosse à qui on épingle une banane entre les deux oreilles devant le cadeau du siècle. Oui… C’est là qu’on sifflote, qu’on prend un air dégagé et qu’on s’barre !
L’addiction viscérale qu’on bichonne à se couper du monde quelquefois, nous catapulte dans la peau d’un marin qui fixe l’horizon et tangue. Alors, pendant que la nuit mange du ciel bleu, tu laisses l’instinct du chasseur d’ombres t’envahir et sur le bord du cendrier tu laisses pourrir toutes les douleurs du monde pour un week-end ailleurs.
Plus tard, poursuivant l’aube aux abois qui hoquetait vers Salies en Béarn, j’ai chaussé mon œil de transparence, mon sourire aux anges et mes orteils ramollos m’ont rappelé que j’existais.
T’as un nom ? Qu’on m’a dit, en arrivant chez mère nature.
- Non ! Moi mon nom, c’est tout l’monde.
- J’ai le cœur fiévreux, l’esprit engourdi, la pulpe en ratatouille et les doigts dans l’moteur….
- Attend, j’te passe la pharmacie m’a-t-on dit.
- Tu t’enroules pour le trajet et tu navigues à l’estime…
Oui, tout allait bien jusque là… jusqu’au balisage…
BA-octobre2011