Randotrois
L’enfilade serpentait bon train depuis 15 minutes avec Joe en tête de liste qui croustillait des talons sur l'asphalte, l’œil balayant l’horizon en direction du rond-point du sanglier, traquant la prochaine balise peinturlurée jaune vif sur un caillou, un arbre, une vache plantée là…
Et pourquoi pas un cochon
Ou que sais-je encore…
Les 2 Daltons au second plan avaient accordé leurs violons au persiflage de Joe pendant que je cultivais l’art de l’exaspération muette en bout de cordage, tel un voyageur épris d’universalité… L’universalité du silence, pareille dans toutes les langues paraît-il, mais pas toujours entendue par tous ! Grrr ! Et voilà, le fameux terrain vague, vague, vague qui s’engouffre dans le sous-bois, alors on s’y glisse tout chus, l’herbe est grasse, je suis z'émue, sans stress, et divague l’esprit penché tout le long du ruisseau de Bernatère remarquable par la richesse de sa flore herbacée… Herbe, herbe, Ha si ! Si si ! Y’en a assez pour tous.
Alors... Pause fumigène pour savourer l’instant, c’est que les vacances c’est tout un travail de repos très difficile, faut s’épisoder en court métrage. On crapote, on s’évapore jusqu’au filtre mentholé pour être en osmose avec les oiseaux bruyants, les cailloux effrayants, et dans les notes qui s’envolent, il monte soudain une odeur de feuilles mortes et de sous-bois mouillé. Je mets mon regard partout où je voudrais mettre mes lèvres, je fais l’œil mi-clos… Un coup à roupiller dans la seconde là, que…
Déjà j'overdose de nature humaine, aimantée par son empressement viscéral...
Bizzzzz du soir
BA